Miho est une péninsule du quartier de Shimizu dans la ville de Shizuoka, située à environ 45km au Sud-Ouest du Mont Fuji. On y trouve plus de 5km de pins longeant le littoral. Au centre de ce bosquet de pins appelé "Pinède de Miho (Miho no Matsubara)"on retrouve le "Pin de l'habit de plume (Hagoromo no Matsu)", lieu où se déroule la rencontre entre une nymphe céleste et un pécheur dans la fameuse légende de l'habit de plume (Hagoromo). En 1922, le lieu à été nommé "lieu pittoresque", sous l'appellation "Meilleur paysage pour admirer le Mont Fuji"
Les pins et la culture japonaise
Au Japon, si un pin reste vert durant tout l'hiver, il est dit qu'il s'agit d'un arbre sacré où séjournent les Dieux. Le pin est utilisé pour "Kadomatsu" ou autres décorations du Nouvel An ainsi que pour des occasions particulières telles que des mariages ou des naissances. En Chine et en Corée, le pin est associé à la chance et représente un symbole de pureté, dignité et longévité.
La péninsule de Miho s'est formée à partir de l' accumulation d’une grande quantité de terre venant d’un versant de la montagne Udoyama ainsi que de sable de la rivière Abé porté par les vagues. Cette topographie crée par le mouvement de sable est appellée Banc de Sable. Jadis le banc de sable de Miho sétendait de 3m par an.
L’influence de la pensée philosphique chinoise, on pense que le mont fuji était aussi appelé Mont Horai et que des ermites y habitaient. Le "pont" entre ces ermites et le reste de la population était la pinède de Miho. La pinède est très souvent représentée avec le Mont Fuji, ce qui avait pour but de signifier que Miho était la porte d’entrée pour ceux qui souhaitaient se rendre au Mont Fuji.
Lieu sacré renommé pour sa vue imprenable du Mont Fuji, la pinède de Miho est également représentée dans toutes sa splendeur dans la légende de l'habit de plume (Hagoromo) et est connue des japonais depuis des siècles.
Pendant la période Édo (1603-1868), la pinède de Miho était protégée successivement par les Shoguns Tokugawa en tant que fief du Sanctuaire Miho. La coupe des pins appartenant au sanctuaire était strictement interdite.
Durant l’ère Meiji, une partie du territoire appartenant au sanctuaire Miho est vendue à des particuliers et de nombreux pins sont rasés dans un but commercial.
En 1898, suite à la loi de préservation des forêts et des bosquets, des mesures sont prises pour la sécurité de la pinède et en 1922, la pinède de Miho obtient, pour la première fois au Japon, l’appellation de un lieu iconique et devient complètement protégée.
Cependant, durant la Seconde Guerre Mondiale et les années qui suivent, beaucoup d’arbres doivent être rasés pour le chauffage ou la manufacture de sel, réduisant considérablement la population de pins.
Malgré tout, les locaux ont mis leurs efforts dans la replantation et la conservation des pins, permettant la survie de la pinède.
En 1916, l’entreprise Jitsugyo Nihon s’inspire des « Trois vues les plus populaires du Japon » et crée un sondage chez les lecteurs du magazine afin de déterminer les « Trois nouvelles vues les plus populaires du Japon »
Ces trois nouvelles vues sont
Ces trois nouvelles vues sont : Onuma (Hokkaido) et Yabakei (Oita) et Miho no Matsubara (Shizuoka)
Trois plus grandes pinèdes
Trois plus grandes pinèdes : Pinède de Niji (Saga), Pinède de Kehi (Fukui) et la Pinède de Miho
Enregistrement en tant que Patrimoine Mondial de l'Humanité
Mont Fuji: Patrimoine Mondial de l'Humanité
Le Mont Fuji est inscrit au Patrimoine Culturel Mondial de l'Humanité par Comité du Patrimoine Mondial en juin 2013 sous la dénomination "Fujisan - lieu sacré et source d'inspiration artistique"
The world heritage committee has inscribed "Fujisan, sacred place and source of artistic inspiration," on the World Heritage List. Inscription on this list confirms the outstanding universal value of a cultural or natural property that requires protection for the benefit of all humanity.
Date of inscription: June 26, 2013
Director-General of UNESCO: Irina Bokova
Patrimoine Mondial de l’Humanité : Carte de la pinède de Miho comme composante culturelle du Mont Fuji.
La zone de la pinède de Miho considérée comme "composante culturelle" s’étend sur 64.4 hectares autour de la pinède, de la plage de sable blanc et du littoral.
Une zone de 252hectares autour de ce capital culturel a été désigné comme "zone tampon" afin d'éviter au maximum un impact négatif sur l'environnement ou le paysage.
La pinède de Miho a déjà subi de nombreux dégâts par le passé. Cependant, si elle reste un lieu iconique et une part des composants culturels du Patrimoine Mondial Culturel "Mont Fuji" c'est grâce aux efforts intensifs des locaux, amoureux de ce lieux magnifique. La beauté du lieu est la preuve de leur travail acharné et de leur engagement envers Miho.
De nos jours, afin de la protéger, de plus en plus de citoyens se joignent aux efforts de nettoyage de la pinède de Miho.
Le paysage, continuant de capturer le coeur des japonais depuis les temps anciens, est un trésor du Japon à partager avec le monde entier. Il est de notre devoir de continuer à protéger la pinède de Miho.